La concurrence déloyale se définit comme un ensemble de techniques ou pratiques commerciales abusives utilisées par une entreprise et qui nuisent à la concurrence.
Le marché est constamment soumis aux manœuvres de vos adversaires. Les règles « normales » de la concurrence sont soumises à rude épreuve. Le droit de la concurrence est donc l’arbitre chargé de contrôler les abus et ruses pouvant dépasser les bornes de ce qui est faisable et toléré.
Si vous êtes atteint par un acte de concurrence déloyale qui affecte fortement vos affaires, c’est le moment d’intervenir par la voie des tribunaux pour faire entendre votre mécontentement et dénoncer cet abus.
L’agence ICEOS accompagne l’entreprise dans la recherche de preuves lorsqu’elles connaissent un litige en droit commercial ou droit du travail. Cependant, ICEOS est spécialisée dans la recherche d’éléments lorsqu’une entreprise souhaite intenter une action en justice au motif de concurrence déloyale de la part d’un concurrent direct.
Pour prouver une concurrence déloyale, l’entreprise va nécessairement devoir faire appel à un détective privé afin de réunir plusieurs éléments qui vont :
- Soit directement être produits le jour de l’audience devant la juridiction compétente (Assignation)
- Soit servir à obtenir une ordonnance sur requête.
DÉFINITIONS
Tout d’abord, il faut savoir que l’assignation est un acte par lequel on saisit un tribunal. Pour qu’il y ait assignation pour concurrence déloyale, il faut bien avoir en tête ce que cela recouvre afin de le justifier et de parvenir à défendre la validité de l’assignation devant la justice.
d’une faute intentionnelle ou non, et de nature à vous causer préjudice.
Pour mettre en jeu cette responsabilité, plusieurs conditions cumulatives sont nécessaires :
- l’existence d’une faute
- un préjudice résultant de la faute
- l’existence d’un lien de causalité entre la faute et le préjudice.
La faute
C’est une pratique contraire à la loi ou un règlement. Une faute n’est pas forcément intentionnelle : elle peut résulter d’une négligence.
La faute revêt plusieurs formes :
- le dénigrement : discréditer la personne, le service, le produit d’un concurrent.
- La confusion : créer une confusion dans l’esprit du public, de sorte que la clientèle se trompe sur l’entreprise et soit tentée d’acheter un produit ou service (Par exemple dans le cas de l’utilisation de logos, slogans ou visuels semblables).
- La désorganisation : il peut s’agir d’une désorganisation au sein même de l’entreprise (ex : secret de fabrication dévoilé), ou sinon il peut s’agir d’une désorganisation intentionnelle de l’activité du concurrent (ex : détournement de commande ou tentative de débauchage)
Le préjudice
Le préjudice peut être une perte de clientèle entraînant ensuite une baisse du chiffre d’affaire. Il importe peu qu’une perte de clientèle ait profité ou non au concurrent.
Il est relativement facile de prouver l’existence d’un préjudice. Le plus souvent, le juge présume son existence sans que la « victime » de l’acte déloyal n’ait à le prouver.
Le lien de causalité
Pour mettre en jeu la responsabilité de l’auteur d’un acte de concurrence déloyale, il faudra prouver le lien de causalité entre le préjudice subi – à savoir la perte de clientèle ou la baisse du chiffre d’affaires – et l’acte de concurrence déloyale. En pratique, on peut noter que les juges font preuve de souplesse dans l’examen de la preuve de ce lien de causalité.
PROCÉDURE DE L’ASSIGNATION POUR CONCURRENCE DÉLOYALE
L’assignation est l’acte le plus utilisé pour saisir la juridiction civile. Par cet acte, le demandeur cite son adversaire à comparaître mais il faut montrer au juge qu’il y a bien concurrence déloyale.
La PREUVE de cette concurrence déloyale est souvent le nœud du problème car les documents qui prouvent ceci sont souvent chez l’adversaire. Dans pas mal de cas, une véritable enquête est nécessaire, au besoin avec l’aide d’enquêteurs privés.
Ensuite, il y a 2 façons de faire : sur requête et en référé.
- Sur requête
Le plaignant peut déposer une requête auprès du Président du Tribunal de Commerce afin de désigner un huissier. Celui qu’on accuse de concurrence déloyale n’est pas informé.
Cette requête se fait sur la base d l’article 145 du Code de procédure Civile qui indique :
« S’il existe un motif légitime de conserver ou d’établir avant tout procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d’un litige, les mesures d’instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé, sur requête ou en référé ».
Si le Tribunal accepte, l’huissier reçoit pour mission d’aller dans la société accusée et de récupérer les documents prouvant la concurrence déloyale. Ensuite, un expert judiciaire est nommé pour examiner les pièces rapportées par l’huissier et donner son avis « technique » sur la concurrence déloyale.
Attention ! S’il y a déjà eu avant une saisine sur le fond, la requête unilatérale sur la base de l’article 145 n’est pas possible. Cette façon de faire est souvent utilisée dans les cas de détournement de clientèle, de débauchage de personnel ou de concurrence déloyale avec les fournisseurs.
Comme tout repose sur l’acceptation par le juge d’envoyer un huissier, cette procédure n’a de chances de succès que si l’on passe par un professionnel spécialisé dans ce genre de pratiques.
Par ailleurs, l’huissier devra aussi être de grande qualité, notamment pour être capable de récupérer des fichiers informatiques qui sont de moins en moins sur les serveurs et ordinateurs des entreprises et de plus en plus dans le « Cloud » donc techniquement ailleurs que dans les bureaux où se rend l’huissier. Il se peut donc qu’il y ait aussi besoin d’experts informatiques. C’est à l’avocat de coordonner les efforts de ceux qui vont chez le concurrent déloyal.
- En référé
L’autre méthode consiste à utiliser une procédure « en référé » où la société accusée sera convoquée par le juge à l’audience où se décidera le bien-fondé d’une procédure de saisie-constat par un huissier. La suite est plus ou moins la même que pour la première méthode, si la saisie-constat par un huissier est décidée.
QUEL TRIBUNAL EST COMPÉTENT POUR JUGER DE CONCURRENCE DÉLOYALE ?
Il n’existe pas de répression en matière pénale en cas de concurrence déloyale (du moins si les agissements du concurrent ne peuvent pas être interprétés AUSSI comme des fautes plus graves comme par exemple du dénigrement qui pourrait être de la diffamation).
Par conséquent, l’assignation se fait devant le tribunal civil sur le terrain de la responsabilité délictuelle.
Concrètement, si le litige oppose 2 commerçants, c’est le tribunal de commerce qui jugera tandis que si l’opposition est entre un salarié ou ancien salarié et leur employeur, ce sont les prud’hommes qui gèreront le différent. En ce qui concerne les litiges sur ce qui peut être assimilé à de la contrefaçon, c’est le Tribunal de Grande Instance qui statuera.
QUE SE PASSE T-IL APRÈS L’ASSIGNATION ? QUELLES SONT LES SANCTIONS ENCOURUES ?
Une fois le rapport d’expertise connu, si la concurrence déloyale est vraiment constatée et si les parties ne se mettent pas d’accord pour régler leur antagonisme, une assignation peut être délivrée « au fond » pour demander des dommages et intérêts.
C’est alors une autre étape qui commence : celle d’un procès judiciaire.
Si les preuves de concurrence déloyale sont flagrantes, il y a en général attribution de dommages et intérêts à la victime. Le juge les fixe en général en fonction des pertes estimées de cette dernière et/ou des gains estimés grâce à ses manœuvres, du concurrent déloyal.
Des publications dans des journaux spécifiques et même des astreintes, peuvent aussi faire partie de la condamnation.
QUELS DÉLAIS ?
Une action en concurrence déloyale doit être exercée dans un délai de 5 ans, selon les dispositions de l’article L 110-4 du Code du Commerce qui indique que la prescription extinctive quinquennale s’applique (ce qui signifie que les faits sont prescrits au bout de 5 ans). Le délai de prescription s’applique à partir du jour où l’acte de concurrence déloyale a cessé.
Attention toutefois à 2 cas spécifiques.
Si les agissements déloyaux sont une faute civile constituant AUSSI une infraction pénale (par un cas de dénigrement qualifié aussi de diffamation), le délai de prescription est de 3 ans si la victime choisit d’aller devant les juridictions répressives non civiles.
Dans le cas particulier des contrefaçons (qui peuvent être un sous-cas de la concurrence déloyale), si une saisie-contrefaçon a eu lieu, le plaignant a 20 jours ouvrables ou 31 jours civils, à compter du jour de la saisie, pour engager une procédure « au fond » devant le Tribunal de Grande Instance.